mercredi 8 février 2012


LE MODELE (création)
Eléonore Didier




mercredi 28 mars / 21h /ThéâtreLouis-Guilloux


Le modèle propose un point de vuesur nos constructions culturelles du corps et tente de remettre en question lesdualismes nature/culture et corps/esprit. La pièce révèle comment le soignantdessine sur le corps du patient les contours d’une anatomie sociale etculturelle.
Si Lemodèle trouve les moyens de célébrer une forme debeauté, c’est pour sa capacité à faire entrer le public dans un espace-tempsd’une extrême richesse d’idées, de sensations et d’émotions.


Conception et chorégraphie Eléonore Didier
Interprétation Pauline Le Marchand, Delphine Gildé, Vincent Thomasset, Sarah Avelisjan/ Scénographie CamilleMuret/ Costumes Corinne Petitpierre / Lumières Sylvie Garot

++ EléonoreDidier est chorégraphe associée à La Passerelle, scène nationale deSaint-Brieuc.

Elle poursuit au fil de ses dernières pièces, les solos Solides,Lisboa (2005), Paris,Possible (2007), laiSSeRVenir (2009), !kung solo (2010), une quête obstinée vers une danse du vivant, liée à notre mode de vie. Des préoccupations qui mènent son travail vers une danse moins virtuose, mais qui conditionnent une technique rigoureuse. La chorégraphe recherche une certaine clarté pour son écriture, pour tenter d’accéder à ce qui est infini dans chaque chose et comprendre. Ses spectacles chorégraphiques envisagent le corps comme matériau, aveu de mortalité, soumit à la pesanteur et travaillé par le temps. Les corps d’Éléonore Didier, sensibles, portent une sauvagerie et ses pièces apparaissent souvent à l’endroit d’une étrange dimension, un espace-temps parallèle et en regard. Après avoir expérimenté la transmission de certains solos, elle quitte résolument la forme du solo pour ouvrir une nouvelle strate, la problématique de l’autre, de la relation et du vivre ensemble. Quand Eve et Adam croquent la pomme interdite, « alors leurs yeux s’ouvrent. Ils se rendent compte qu’ils sont nus. Ils cousent des feuilles de figuier, ils s’habillent. (Genèse) ». Le modèle marquera l’apparition dans le travail d’Éléonore Didier du corps social.

Extraits de presse
 
GÉRARD MAYEN – MOUVEMENT.NET (FÉVRIER 2009)
Révélations d’Eléonore Didier Un duo suffocant d’intelligence et de beauté, par une artiste hors courants Solides Lisboa d’Eléonore Didier, présenté dans le cadre du festival Faits d’hiver, à l’Etoile du Nord, est une pièce d’une suffocante beauté, une orchestration distanciée et silencieuse donnant à percevoir la puissance fondamentale de l’art de la danse. (…)
 
GÉRARD MAYEN – DANSER (MARS 2009)
Est-il prudent de crier à la révélation devant la pièce d’une artiste dont quasiment personne ne connaissait le nom voici quelques semaines à peine ? Mais c’est peu de dire que Solides,Lisboa d’Éléonore Didier a laissé l’impression d’un duo suffocant d’intelligence et de beauté. La jeune chorégraphe et interprète s’est inspirée des notions de la photographie. Ainsi, parvient-t-elle, depuis des gestes de déplacement nets et sobres, à densifier la trace visuelle de sa présence, à la façon d’un bain dans un révélateur qui densifierait les traits et la consistance de ses mouvements. Ainsi conduite
avec une maîtrise absolue des intensités, sans le moindre tapage gestuel, son écriture chorégraphique exerce un pouvoir de fascination médusant. Une seconde partie la voit rejointe sur le plateau par un performer. Il demeure totalement impassible, comme si tous deux s’ignoraient complètement. Or il en découle le creusement d’un vide abyssal entre ces deux présences, comme un contraste qui renforce encore la sensation de vibration pure de la moindre parcelle de corps au moindre instant. On se rapproche rarement de pareille sensation de présence très concrète et pourtant diaphane.
 
PHILIPPE VERRIÈLE – LA SCÈNE (MARS 2010)
Eléonore Didier - Solides, Lisboa
Soudain, dans le silence, une femme se lève du public et entre sur la scène blanche. Marche lente, absente, à quatre pattes, animal. Nue. Puis assise à une table, face à un comparse absent qu’elle n’essaie même pas de ranimer. Solides, Lisboa est, de fait, un solo d’une rigueur froide et lumineuse qui marque. La chorégraphe Eléonore Didier a su retrouver la même tristesse lente née du rien, symptôme d’une incommunicabilité radicale, et la même remarquable intensité que dans laiSSeRVenIR, nouveau solo où elle semble désirer une échelle comme on s’accroche à un amour qui s’en va. Il y a une
forme de désespoir drôle, de surréalisme déductif, chez cette chorégraphe née en 1971 à Paris et qui bouleversée par May B, de Maguy Marin, découvert au Théâtre de la Ville, débute la danse auprès de Peter Goss. En 1999, elle s’installe à Lisbonne. Elle y restera jusqu’en 2005 et c’est là que ses chorégraphies prennent cette couleur curieuse, lumineuse et transparente à la fois, et très crue aussi. Le ton original d’une artiste à suivre.


Biographie

ÉLÉONORE DIDIER - CHORÉGRAPHE
Danse depuis 1990, croisant le chemin de différentes compagnies, parmi lesquelles ses rencontres avec le travail de Bob Wilson, Carlota Ikeda et Pierre Droulers la marqueront. En l’an 2000, installée à Lisbonne, Eléonore amorce un travail d’auteur. Elle crée avec la danseuse allemande Jiska Morgenthal le duo Xeira. Cette première pièce suscite le soutien du Centro Cultural de Belem pour les suivantes (2001 - Izur Vagabund, 2004 - Fragments d’un corps amoureux, 2005 – Solides,Lisboa).
Solides,Lisboa marque une étape dans l’élaboration de son langage chorégraphique. La relation entre les notions d’image, de pensée et d’émotion articule sa danse et particularise son adresse au spectateur. Les derniers travaux d’Éléonore empruntent sans doute un processus similaire à celui du fantasme sexuel : quand une pensée se matérialise en une image plutôt que par des mots. Revenue à Paris, Eléonore propose à Point Ephémère la performance Paris,Possible, d’une durée de 100’, une fois par semaine de janvier à juillet 2007, pour un spectateur. Artiste résidente à Mains d’Oeuvres, elle y présente en mars 2008 la recréation de Solides,Lisboa, le solo laiSSeRVenIr et la création de !Kung solo, dans le cadre du festival Faits d’Hiver – Danses d’auteurs.
Dernièrement, Eléonore s’est occupée à se « désajointer » de son travail pour se positionner autrement. Ainsi, elle a finalisé le solo laiSSeRVenIR en le transmettant à plusieurs personnes : Lorenzo De Angelis, Ikue Nakagawa, Pauline Le Marchand, Mathilde Lapostolle, avec qui elle continuera de travailler pour !Kung solo.
Ses prochains travaux : Le modèle (2011) s’intéresse à un protocole de toilette, création pour une infirmière, un modèle, une danseuse et un performeur ; puis une pièce de groupe, dans la continuité de la recherche Moi, mes copines et l’instant où ça s’arrête (Micadanses, juillet 2008), sur les évolutions de nos interprétations des représentations féminines laissées par nos ancêtres les Cro-magnons.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire