mercredi 8 février 2012

BINE
Vincent Dupont




mercredi28 et jeudi 29 mars/ 20h/ Forum

Le chorégraphe et metteur en scène Vincent Dupont n’en finit pas d’explorer le son à travers la gestuelle. Avec Bine, installation/performance chargée, en direct, de la poésie de Charles Pennequin, il éprouve le corps figé par le formatage de l'image télévisuelle : 
« Notre espace d'expérimentation se réduit un peu plus chaque jour. Dans un mouvement de réaction face au formatage, et notamment celui du corps à l'image, je désire questionner sa représentation la plus permanente, l'image télévisuelle. »
Chaque représentation de Bine est unique, mercredi et jeudi vous ne vivrez pas la même expérience.


Conception : Vincent Dupont/ Danse : Charlène Sorin/Poésie : Charles Pennequin
Son : Maxime Fabre/ Lumières : Yves Godin/ Conception décor et costumes : Vincent Dupont/Collaborationartistique : Myriam Lebreton.
  

Vincent Dupont occupe dans le paysage chorégraphique une place singulière. S'il fallait trouver un point commun à toutes les propositions de Vincent Dupont, on pourrait dire, sans peur de trop se tromper : le son. Pas seulement parce que Vincent Dupont porte une attention minutieuse au travail sonore, mais parce qu'une des ambitions avouées de ses spectacles est donner à voir autant qu'à entendre, et peut-être encore plus à voir qu'à entendre, la façon dont les corps produisent à la fois des impressions visuelles et des images sonores. Les spectacles qu'il crée s'amusent à distordre avec souvent violence et démesure les rapports et les perspectives pour nous offrir, à nous spectateurs, un autre point de vue sur les choses. Ses précédents spectacles : Hauts Cris (miniature), Incantus et Souffles ne déparent pas à la règle que s'est fixé Vincent Dupont, comédien et danseur pour d'autres (notamment Hubert Colas et Boris Charmatz) avant de devenir son propre homme de spectacles. On ne dévoilera pas ici les mille et une inventions scéniques, gestuelles, sonores, qui font la beauté des spectacles et l'émerveillement du spectateur, car l'inattendu et la surprise sont une part essentielle de la poétique de Vincent Dupont.


extrait
La fin des poux
c’est mort ici. ou presque. c’estquasi mort. on n’en a plus pour longtemps. ailleurs c’était moins mort. maisici, si vous voulez sortir le soir, c’est mort. faut rester chez soi. mais mêmechez soi c’est mort. la télé est morte. vous sortez dans la télé. vous voulezpasser une bonne soirée. mais c’est la télé qui veut passer une bonne soirée.du coup elle dit c’est mort ici. elle passe la soirée ailleurs. on sait pas où.certains savent où elle passe ses soirées la télé. je vois des gens sortir. Ilsdisent qu’ils sortent mais c’est pour faire un effort. pour dire d’être sortis.puis après ils re-rentrent. y en a comme ça qui sont morts, de faire tantd’allées et venues pour rien. les experts vous le diront : ne sortez pascouverts, surtout si c’est mort tout partout. pas d’allées et venues inutiles.restez chez vous. même si c’est mort. ils le disent tous les experts à la télé.

Charles Pennequin  La fin des poux 
éditions L’Âne qui butine, 2011

le site de Vincent Dupont : http://vincentdupont.org/
le site de Charles Pennequin : http://pennequin.rstin.com/







Vincent Dupont a une formation decomédien. C’est avec le théâtre qu’il signe ses premières collaborations entant qu’interprète auprès d’Antoine Caubet et Hubert Colas. Sa premièrerencontre avec la danse fut avec le chorégraphe Thierry Niang, suivie d’unereprise de rôle chez Georges Appaix.  En1997, il rencontre Boris Charmatz avec qui il crée Herses, une lente introduction puis Con forts fleuve. D’autres collaborations se feront dans le milieudu cinéma avec entre autres Claire Denis (J’aipas sommeil) et Boris Jean, futurcollaborateur artistique.
En novembre 2001, suite à des soirées Horsséries organisées par l’association Edna, il signe sa premièrechorégraphie : Jachères improvisations, inspiré d’une photo d’uneinstallation du plasticien Stan Douglas, questionne le réel en travaillant surdes notions de rapprochement et d’éloignement tant visuelles que sonores. Dèslors, Vincent Dupont mènera son propre travail et continuera à participer auxtravaux d’autres artistes.
En 2003, avec [dikrömatik] Vincent Dupont concentre son travailsur des matériaux qui contournent l’équilibre sensoriel des spectateurs. Ilrenouvelle ses collaborations avec Yves Godin, Thierry Balasse et Boris Jeanpour créer une représentation du vertige, d’un trouble immédiat de laperception.
En octobre 2005, aux Laboratoires d’Aubervilliers, il crée Hauts Cris (miniature) qui luipermet d’inscrire le corps comme catalyseur de l’espace et du son pour révélerun état intérieur lié au cri.
Au printemps suivant, il propose une installation Plan qui projette sur grand écran la captation d’unereprésentation de Jachères improvisations.En lui appliquant en direct différents agrandissements et travellings, il placele corps des danseurs dans un nouveau rapport de proximité.
Incantus, créé en novembre 2007 au CNDC d’Angers, travaille à unematière incantatoire qui appelle les danseurs à affirmer leurs présences etlibérer le mouvement. Un appel collectif vers le plateau pour définir lesenjeux de l’acte chorégraphique et lui permettre de trouver ses zones deforces, ses points d’appuis.
La SACD a attribué à Vincent Dupont, le Prix "nouveau talent chorégraphie" pourl’année 2007.
Du désir de mettre en jeud’une autre manière qu’au théâtre la perception des corps, il crée, auprintemps 2009, Plongée un film chorégraphique. En faisant appelà des espaces naturels ou inventés, il filme une autre présence des corps dansune chorégraphie de l’image.
Souffles, créé en juin 2010 au Phénix de Valenciennes dans le cadre dufestival Latitudes Contemporaines, tente de révéler une image de la mort enmouvement dans une catharsis du plateau.

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Après des études d’architecture et une formation à l’écoledes Beaux Arts de Quimper, Charlène Sorin intègre la formation ESSAIS du Centre national dedanse contemporaine d’Angers. Elle y développe sa recherche, et rencontredivers artistes et chorégraphes, dont Vincent Dupont. Parallèlement, elledessine et participe aux expositions collectives organisées par l’associationMPVite : Apostasie à Rezé, et Dasein Machend au Pellerin, dans le cadre d'Estuaire2009.

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CharlesPennequin né en 1965 à Cambrai, Nord de laFrance. A commencé à écrire dans le courant de l’année 1993, lorsqu’il vivaitau Mans. Vit à Ronchin, près de Lille. 

COMMENTAIRE DU SITE INTERNET SITAUDIS :
Néen 1965 à Cambrai (Nord) Remarquable lecteur de ses textes, il apparaît souventcomme l’un des meilleurs poètes de la nouvelle génération, l’un des plusattachants en tout cas. L’un des plus généreux également, capable d’un réel etrare intérêt pour les livres des autres, aînés ou pairs. Charles Pennequin aété « découvert » par Christian Prigent qu’il découvrait lui-même commeécrivain et dont les essais l’ont guidé dans ses lectures passionnées. Lapoésie de Pennequin est « essentiellement bête », (comme disait Baudelaire àpropos de la grande poésie), dotée d’une étonnante force d’imprégnation del’esprit du lecteur et de déstabilisation des images comme des phrases quicirculent dans l’actuel biodégradable charles pennequin

Publicationdans de nombreuses revues. Performances et concerts dans la France entière etun petit peu à côté. Videos à l’arrache. Ecriture dans les blogs. Dessins sansregarder. Improvisations au dictaphone, au microphone, dans sa voiture, danscertains TGV. Quelques cris le long des deux voies. Petites chansons dans lescarnets. Poèmes délabrés en public. Ecriture sur les murs. Charles Pennequinécrit depuis qu’il est né.

Charles Pennequin est vivant.
Absolument vivant.
C’est-à-dire dans la merde.








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