mardi 7 février 2012


LA PART DU RITE
Latifa Laâbissi


vendredi 30 mars/ 20h /Petit Théâtre



Dans La part du rite, deux actions performativestrès hétérogènes s’établissent simultanément pour donner naissance à une « conférence-rituel». Isabelle Launay, enseignante-chercheuse en danse, déplie une pensée qui nousengage sur les questions posées à l'art par les pratiques amateurs dansl'Allemagne des années 20.  Coexistant à son discours, une toute autrepartition se déroule, réalisée par Latifa Laâbissi qui dans un corps à corpsmanipule, agit, secoue, modèle sans relâche ni ménagement le corps de laconférencière. Théorie et pratique se mêlent, se choquent pour former undiscours altéré, troué, construisant un récit disparate et poétique.


Conception : Latifa Laâbissi / Interprétation : Latifa Laâbissiet Isabelle Launay 
Dispositif scénographique : Nadia Lauro
Production: Figure Project / Coproduction: Centre national de danse contemporaine ANGERS, CCNde Franche-Comté à Belfort / Avec le soutien de : La Passerelle, Scène Nationale deSaint-Brieuc / Prêt de studio : Musée de la Danse / CCNRB (Rennes), LaMénagerie de Verre dans le cadre des Studiolab.

site de l'artiste :  http://figureproject.com/

Avec La part du rite, nous assistons à une conférence d’Isabelle Launay (enseignante-chercheuse en danse) sur les questions posées à l’art par les pratiques des danses amateurs dans l’Allemagne des années 20. Son discours se retrouve d’emblée perturbé par un dispositif performatif, activé par Latifa Laâbissi qui dans un corps à corps manipule, agit, secoue, modèle sans relâche ni ménagement le corps de la conférencière, entrechoquant images et discours.
C’est donc dans un récit altéré qu’Isabelle Launay évoque notamment trois projets d’artistes en danse, Rudolf Laban, Martin Gleisner et Jean Weidt, dont les esthétiques et politiques furent fort différentes. S’il s’agit pour l’art, comme y appelait déjà Rimbaud, de « plonger dans l’inconnu pour trouver du nouveau», comment l’expérience du mouvement, l’exploration du monde sensible peuvent se faire à cette époque moyens de transformation du monde ? Une des questions centrales de l’art et particulièrement en danse de ce début du siècle ne serait-elle pas d’articuler non sans difficultés rêve et éveil, régression et révolution, somatique et politique, puissance magique et puissance critique, primitif et contemporain, jeu enfantin et savoir de la tradition ? A défaut de quoi, l’art produirait des « œuvres,» des “bibelots” (Carl Eistein), ou encore des « médicaments»  qu’on vient chercher pour soigner une maladie avouable de la bourgeoisie cultivée” (Bataille), et non une force agissante, une image-acte qui ne laisse indemne ni l’objet ni le sujet. C’est aussi pourquoi on peut dire aussi que l’art est un jeu assez dangereux qui peut vite être celui d’apprentis-sorciers.

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