mardi 20 septembre 2011

Rencontre avec Yann Migoubert, chef du service culturel de la Sorbonne




Quel est le rôle du Service culturel de l'université Paris-Sorbonne ?


Le Service culturel de Paris-Sorbonne a pour mission de recenser et promouvoir toutes les actions qui émanent de l’intérieur de l’université (étudiants et personnel) et d’encourager la création étudiante, de favoriser les associations, de rendre un certain nombre de services à la communauté universitaire (ateliers, places de spectacles gratuites etc.).


Pourquoi la Sorbonne a-t-elle décidé de participer à l’organisation de ce festival ?


Le Service culturel est partie prenante du festival, il l’a initié et est même à l’origine du nom « Livres en Tête ». C’est notre vocation de co-organiser avec les associations des manifestations culturelles de grande ampleur. Nous le faisons avec d’autres festivals comme, par exemple, les Dionysies (festival de théâtre antique).


Pour ma part, j’ai toujours été sensible à la voix, au son plutôt qu’à l’image. Quand Bernhard Engel du collectif Les Livreurs, lecteurs sonores, a proposé de monter un atelier de lecture à voix haute à la Sorbonne, ça été le déclic. Je n’ai pas hésité une seconde d’autant que, comme tout professeur, je savais très bien qu’« une bonne lecture se passe de commentaire ». Le succès de l’atelier a été au rendez-vous et j’ai été ravi de voir que les étudiants voulaient se monter en association (la future Sorbonne sonore).


Plus tard, quand j’ai vu que les étudiants étaient de plus en plus motivés et que les Livreurs proposaient des concepts innovants, j’ai décidé, en collaboration avec le Service culturel de l’IUFM de Paris à qui je dois beaucoup, de créer le Centre de la Voix, une émanation du Service culturel destinée à centraliser et valoriser les projets théoriques et pratiques autour de la voix. J’aime l’idée que des associations différentes puissent travailler ensemble sous une bannière commune. Et puis je ne connais pas de manière plus utile d’aider les étudiants que de leur fournir un bureau équipé pour travailler de manière professionnelle. C’est un gage de confiance très fort que je leur accorde et ils savent s’en montrer dignes. Les étudiants sont les forces de demain.


Cet hiver se tiendra le troisième festival Livres en tête, quel bilan tirez-vous des éditions précédentes ?


Très bon bilan, le Réfectoire des Cordeliers est une salle prestigieuse dotée d’une très bonne acoustique particulièrement pour la lecture sonore. Depuis la première année du festival nous avons d’excellents échos de la part du public. Et la meilleure preuve c’est qu’il achète les livres dont les extraits ont été lus et que notre partenaire la Librairie Sillage vend sur place. Le concept est en effet de retrouver en quelque sorte toute la chaine du livre dans un seul lieu : le livre, le libraire, et parfois même l’auteur quand il s’agit de lectures de textes contemporains. Avec le Bal à la page, concept inventé par les Livreurs, le public a en plus à sa disposition un prof de danse et un DJ pour danser jusqu’au bout de la nuit ! Cette année, le Bal a pour thème Porno chic ; tout est permis…


A l’heure du numérique, la lecture à haute voix, ça intéresse quand même les étudiants ?


Oui cela intéresse vraiment les étudiants qui savent faire la différence entre l’écoute numérique et le live. Cette année la Sorbonne sonore et les Livreurs ont fait des galops d’essai dans la salle de spectacle du Centre de la voix à l’IUFM : diverses soirées ont donc été organisées avec des thématiques proches du festival. Beaucoup d’étudiants sont venus. Nous sommes donc pleins d’espoir pour le festival, d’autant plus que des partenariats vont être établis avec des associations étudiantes comme Parismus. Les jeunes comprennent que ce n’est pas si simple de lire à haute voix, d’ailleurs si nos profs avaient su bien lire à haute voix on aurait peut-être plus de lecteurs « papier » aujourd’hui…


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